Lors de mon récent séjour à Venise, j’ai été totalement sous le charme de l’extraordinaire diversité et richesse des poignées de porte. On en trouve de différentes formes, surtout en laiton (alliage de cuivre et de zinc) et en bronze (alliage de cuivre et d’étain).

J’ai aussi observé de très jolis heurtoirs (en grand majorité en forme de tête de lion, animal emblématique de Venise et cher au coeur des vénitiens), de très originaux boutons de sonnette et des éléments de décoration typiquement vénitiens, dont un qui représente la « forcola » ou « tolet », pièce essentielle d’une gondole sur laquelle s’appuie la rame et qui permet au gondolier de manœuvrer son embarcation avec une grande précision.

C’était comme un jeu de piste de partir à leur découverte dans les différents quartiers de la ville ! Cela m’a donné envie de chercher le fabricant historique à Venise et d’en savoir plus sur l’histoire de l’invention de la poignée de porte.

Valese, la fonderie historique à Venise

Depuis 1913, la fonderie artisanale de Luigi Valese fabrique des poignées de porte, boutons de sonnette, éléments de décoration des gondoles et heurtoirs, en bronze, laiton, argent ou or.

Aujourd’hui, son actuel propriétaire est Carlo Semenzato, qui a travaillé dans la fonderie Valese pendant 35 ans et qui l’a reprise tout en gardant le nom pour perpétuer un savoir-faire artisanal traditionnel très ancien.

D’une certaine manière, les éléments d’art décoratifs typiquement vénitiens réalisés par cette fonderie ont façonné l’histoire et le paysage de Venise puisqu’on les retrouve sur ses monuments emblématiques, ses palais et ses maisons. Le plus connu d’entre eux est le lion de Venise, saint patron de la ville et typique de la place Saint-Marc. Selon la croyance populaire, celui qui met un lion sur sa porte, protège aussi la famille qui vit dans la maison.

Si cela vous intéresse, la boutique de la fonderie Valese se situe à quelques minutes à pied de la Place Saint-Marc (793, Calle Fiubera). Elle est ouverte tous les jours de 10h30 à 19h.

L’histoire des poignées de porte, un pont haptique entre les bâtiments et les hommes

Sous l’Antiquité et au Moyen Âge, les poignées de porte n’étaient pas toujours aussi sophistiquées qu’aujourd’hui. Certaines portes anciennes comportaient simplement un petit trou qui en faisait office. Seules les maisons de nobles possédaient des poignées de porte en verre ou en fer et les maisons verrouillées étaient un luxe que peu de gens pouvaient se permettre.

Le savez-vous ? L’haptique, qui signifie en grec « je touche », désigne la discipline qui explore et exploite le sens du toucher et les phénomènes kinesthésiques, par analogie avec l’acoustique ou l’optique. Le retour haptique est une forme de retour sensoriel qui nous permet de ressentir des vibrations, par exemple sur son téléphone. Cette technologie est souvent utilisée dans les jeux vidéo pour offrir une expérience ultra-réaliste.

C’est en 1848 qu’un inventeur afro-américain de 16 ans, Osbourn Dorsey, a déposé le brevet de fabrication de la première poignée de porte moderne telle que nous la connaissons aujourd’hui. La révolution industrielle de la fin du XVIIIè siècle, qui va de pair avec le développement de l’industrie manufacturière, et l’enrichissement progressif des ménages, soucieux de leur sécurité personnelle, permettront d’accélérer la production et l’utilisation de cette invention.

Le savez-vous ? Pour désigner une poignée de porte, on parle aussi de « clenche » (particulièrement dans l’Est de la France et en Normandie) ou de « béquille de porte ».

Dès lors, la poignée de porte prend différentes formes et l’innovation devient technique et esthétique pour arriver à un savant mélange de fonctionnalité et d’élégance, conçue pour résister à l’épreuve du temps.

Au fil des années, elle s’est transformée en objet d’art, de curiosité et de design et constitue un véritable patrimoine historique, comme en témoignent toutes les poignées qui ornent les portes de nombreuses maisons à Venise.

Pour préparer votre séjour à Venise, retrouvez mes autres articles :

Un remerciement particulier à mon bien-aimé qui m’a permis de découvrir toutes ces merveilles grâce à son sens de l’observation aiguisé. <3

Buon viaggio

Lors de mes voyages suivants à Rome, Londres, Berlin et Madrid,, j’ai aussi découvert de très jolis heurtoirs et poignées de porte ! Les voici :

  • Rome
  • Londres (Berkeley square)
  • Berlin
  • Madrid
  • Paris
  • Oslo
  • Marseille
  • Barcelone
  • Séville/Cordoue
  • Vienne

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