Se rappeler que l’on va mourir et apprendre à VIVRE, non pas seulement exister, est l’idée centrale du film VIVRE, de Oliver Hermans, qui sortira le 28 décembre au cinéma. Je vous encourage vivement à aller voir cette fable humaniste très émouvante, teintée de mélancolie, toute en retenue et en élégance. Elle raconte comment un homme ordinaire va découvrir le sens extraordinaire de la vie. Préparez vos mouchoirs 😉

Le film est réalisé à partir d’un scénario de Kazuo Ishiguro, prix Nobel de littérature japonais et auteur des Vestiges du jour. Il transpose dans le Londres de 1950, le chef-d’œuvre de 1952 d’Akira Kurosawa, Ikiru, qui dresse le portrait d’un bureaucrate tokyoïte condamné par un cancer.

Dans le film VIVRE, la capitale anglaise panse encore les plaies des bombardements de la Seconde Guerre Mondiale. Williams (Bill Nighy), haut fonctionnaire chevronné, est un rouage impuissant dans le système administratif de la ville qui doit se reconstruire. Veuf, il entretient des relations compliquées avec son fils frustré et sa belle-fille capricieuse. Il mène une vie morne et sans intérêt, suivant une routine invariable : chaque jour le même train, le même chapeau melon et le même pardessus.

Tout change lorsqu’on lui diagnostique une maladie grave qui l’oblige à faire le point sur son existence. La perspective de la mort prochaine vient le réveiller. Rejetant son quotidien banal et routinier, Williams va alors chercher à donner du sens aux derniers mois de sa vie. Il décide de changer ses habitudes et de sortir de sa zone de confort pour enfin vivre pleinement ! Il redécouvre aussi son engagement au service de la communauté, ce qui rappelle la symbolique du colibri : chaque action, aussi petite soit-elle, compte.

C’est à ce moment qu’il rencontre Mlle Margaret Harris (Aimee Lou Wood), une ancienne employée du County Hall qui a abandonné la routine pour un nouvel emploi dans une Lyons Corner House et qui lui ouvre de nouvelles perspectives. Pour connaître la suite, rendez-vous au cinéma 🙂

Le film s’ouvre avec cette phrase : « Ça peut attendre »…et bien non, la vie n’attend pas ! Le rapport au temps est sans doute l’une des choses qui m’obsède le plus ! Notre temps est précieux car c’est une ressource limitée, nous sommes tous destinés à mourir. C’est ce que rappelle la locution latine Memento Mori et il ne restera de nous que ce que l’on aura donné qui pourra être transmis à son tour.

C’est pourquoi, je suis très attentive à employer utilement le temps qui passe en essayant de faire de chaque moment vécu, le plus beau de mon existence. Je m’inspire en cela de la philosophie japonaise du Ichigo Ichie et de la puissance de l’Instant présent, en me rappelant que tout ce que nous avons….c’est ici et maintenant ! Dès que l’on en prend conscience, des changements s’opèrent en nous, on laisse davantage s’exprimer son coeur et on s’affranchit progressivement du regard et de l’avis des autres pour vivre SA vie.

Soyez attentif au travail soigné qui a été réalisé tout au long du film entre la part d’ombre et de lumière qui accompagne le personnage principal ainsi qu’au changement de chapeau, un moment très symbolique porteur de sens.

Rappelez-vous aussi que le lapin est un animal très populaire au Japon où, comme dans de nombreuses cultures, il est un symbole porte-bonheur et officie comme un messager. Au XIXè siècle en Angleterre, prononcer « Lapin, lapin » le premier jour d’un nouveau mois était censé porter chance, à l’image de la patte de lapin. Le lapin est aussi associé à la fertilité et au printemps, il figure donc le (r)éveil de la nature, ce qui en fait un symbole de renouveau. Sa couleur blanche rappelle la pureté, l’innocence et semble tout à fait appropriée pour représenter les moments les plus authentiques de notre vie, comme une (re)naissance, un nouveau départ. Dans la culture populaire, on pense bien sûr au Lapin blanc dans Alice au pays des merveilles, à celui de Matrix ou à la chanson de Jefferson Airplane, White Rabbit.

Enfin, peut-être que comme moi, la balançoire retiendra votre attention. Au-delà du lien évident à l’enfance, et de la représentation de la légèreté, de l’ouverture et de la joie qu’elle incarne, la balançoire figure aussi pour moi ce mouvement de va-et-vient propre à la Vie avec son alternance de moments heureux et d’autres plus douloureux, au-dessus desquels il faut s’élever pour continuer à avancer.

J’espère que le film vous plaira autant qu’il m’a plu. Je lui souhaite tout le succès qu’il mérite avec pourquoi pas, une récompense pour l’acteur Bill Nighy aux Oscars en mars prochain !

Une dernière chose : n’attendez pas que la mort vienne vous réveiller, hâtez-vous de VIVRE ! Et comme dirait Steve Jobs « Stay hungry, Stay foolish » !

Découvrez la Bande Annonce :

Informations pratiques :

Sortie : 28 décembre 2022

Titre original : Living

Durée : 1h42

De Oliver Hermanus à partir d’un scénario de Kazuo Ishiguro

Avec Bill Nighy (Love Actually, Il Était temps, Good Morning England…), Aimee Lou Wood (Sex Education), Alex Sharp, Tom Burke.

Bon film 🙂

Princess Zaza