Beauty Tech est une communauté mondiale fondée et animée par Odile Roujol, ancienne CEO de Lancôme International. Elle réunit aujourd’hui plus de 500 entrepreneurs, start-upeurs, business angels et VCs (Venture Capital).

Ces acteurs du monde de la beauté, des nouvelles technologies et de la finance se rencontrent régulièrement lors de Meet Up organisés aux Etats-Unis, en Europe et en Asie par Odile Roujol.

A cette occasion, les entrepreneurs pitchent face aux potentiels investisseurs et font face à leurs questions en rafale pour défendre leur projet. Cet exercice les oblige à être précis, percutants et convaincants dans leurs réponses et bien évidemment à faire appel à tout leur talent de storyteller !

Ces rencontres sont aussi pour les jeunes entrepreneurs une formidable occasion de confronter leur projet au point de vue de professionnels du secteur, d’échanger avec eux sur des points précis et de mieux identifier les défis et les opportunités qui les attendent.

Mardi 2 octobre, j’ai assisté au premier Meet Up Beauty Tech organisé à Londres qui se déroulait dans les locaux de Huckletree et accueilli par les équipes de Felix Capital, un fond d’investissement spécialisé dans les jeunes entreprises (early-stage) du secteur du numérique et des nouvelles technologies.

La première chose qui m’a frappée et séduite c’est cette incroyable énergie de la part de tous les participants, ce concentré de créativité, cette envie passionnée d’entreprendre, de faire bouger les choses et de prendre des risques.

La soirée a commencé par un échange enthousiasmant et stimulant autour de la success story de Lopo Champalimaud, fondateur et CEO de Treatwell, la première plateforme en ligne de soins de beauté et pour les cheveux en Europe.

Il est revenu sur les difficultés rencontrées lors des deux premières années, lorsqu’il a lancé son entreprise et ce nouveau concept. Deux années durant lesquelles il a fallu se démener avant que le business ne décolle véritablement et qu’il connaisse enfin le succès.

Ce qui a été fondamental, c’est la confiance accordée par les clients qui ont commencé à utiliser le service. Sur ce point, je dirais que le respect du client et le fait de le mettre au centre des réflexions pour faire évoluer le service en fonction de SES besoins (avoir une approche « customer centric ») est un gage de fidélité et de succès à long terme.

Avec son équipe, il se définit comme des « winner risk taker » parce-que sans prise de risque, impossible de lancer un nouveau business. Ce qui est alors déterminant c’est la capacité à « pivoter », à rebondir en cours de route.

Et de préciser que pour se développer le plus rapidement possible, ils ont du adopter une attitude très agressive sur ce marché, faute de quoi, on est vite rattraper par la concurrence.

Lopo Champalimaud a aussi particulièrement insisté sur les Hommes et les Femmes qui forment son entreprise. Il place ses équipes au coeur de ses préoccupations d’entrepreneur, « People First ». Il recommande de n’embaucher que des personnes qui partagent votre culture, valeurs et ambition.

Son conseil pour les jeunes entrepreneurs : la chose la plus importante est d’essayer et de penser grand ! ( The biggest thing is to try! We have to think big!) puis de continuer, ne rien lâcher.

La 2ème partie de la soirée fut consacrée à une table ronde animée par Pia d’Iribarne sur le thème suivant : L’avenir des marques numériques est-il hors ligne ? 3 acteurs de l’univers de la beauté et des nouvelles technologies y ont participé :

  • Marie Cesbron, Directrice de l’innovation chez Walgreens Boots Alliance, spécialisée dans la transformation de marques mondiales telles que Lancôme, Maybelline ou Vichy et le développement de la capacité d’innovation des entreprises,
Sharmadean Reid
  • Sharmadean Reid, fondatrice de WAH Nails situé à Soho, Londres, qui a complètement changé le paysage de la beauté avec son positionnement très millennial et son salon innovant. Elle a aussi développé deux solutions numériques : Virtual Reality Nail Design en collaboration avec DVTK et aujourd’hui BeautyStack.
Ash Huzenlaub
  • Ash Huzenlaub, CEO et co-fondateur de Commodity, une prestigieuse marque internationale dans le domaine du lifestyle qui réunit les meilleurs créateurs autour d’une plateforme en ligne (parfums, bougies, soins de la peau, cosmétiques….).

Ce qu’il faut en retenir c’est qu’il y a forcément une complémentarité à jouer entre le on line et le off line qui ne s’opposent pas. Il y a des synergies à créer entre ces 2 mondes qui au final n’en font qu’un puisque cela correspond au comportement des gens en termes de processus d’achat.

Raison pour laquelle, si votre business est on line, Sharmadean Reid recommande d’être attentif à ce que fait votre audience off line pour en retirer des insights en matière de marketing, distribution, publicité, communication….

Marie Cesbron prend l’exemple de NYX Cosmetics qui s’est imposé en moins de 5 ans, comme l’une des marques de maquillage les plus populaires aux Etats-Unis, grâce à ses couleurs flashy so instagrammable, ses petits prix et sa qualité identique à des produits de professionnels.

Tout a commencé par le bouche- à-oreille puis avec l’explosion des réseaux sociaux dans les années 2000, la marque est très vite devenue connue. NYX est une marque ultra-connectée et 100% digitale qui, depuis son lancement en 1999, a beaucoup misé sur les influenceuses en les plaçant au coeur de sa stratégie marketing et communique exclusivement via les réseaux sociaux : Instragram, Twitter, Snapchat…., il n’y a pas d’achat de media.

Aujourd’hui, grâce à la data, qui permet de réconcilier le online et le offline, la marque souhaite proposer une expérience client augmentée, plus personnalisée afin de développer son trafic en magasin et in fine, optimiser ses ventes.

NYX a par exemple mis en place dans ses magasins des écrans numériques permettant aux utilisateurs de numériser un code barres et de visualiser les UGC (User Generated Content) associés à ce produit. La marque a également installé un « mur à selfies » qui encourage les consommateurs à partager du contenu avec le hashtag #NYXCosmetics…

Et quand on leur demande la marque de beauté qui les inspire le plus aujourd’hui, Marie Cesbron mentionne sans hésitation Milk Makeup qui a littéralement réinvité le maquillage en étant hyper créatif : sa gamme d’highlighters pigmentés aux couleurs pastels (et donc soooo instagrammable) présentés sous la forme de stick a fait exploser la marque aux Etats-Unis ! A noter qu’en plus d’être « cruelty-free » (pas de cruauté envers les animaux), les produits sont multifonctions. Par exemple, un highlighter peut servir de fard à paupières. Autre atout de la marque : l’utilisation de produits naturels. Les mascaras, highlighters et blushs sont enrichis en huile de jojoba, huile de coco, peau d’orange et pépins de raisins.

Marie Cesbron cite aussi The Beauty Chef, une marque australienne qui propose des produits de beauté biologiques qui contribuent à stimuler notre métabolisme pour lutter contre les signes du vieillissement. L’on prend ainsi soin de sa peau de l’extérieur mais aussi de l’intérieur grâce à sa gamme « inner beauty ». Cette gamme, au procédé de bio-fermentation, se compose de poudres à diluer dans de l’eau, du yaourt, des jus …et à boire quotidiennement.

Ce fût une soirée d’échanges très intéressants qui m’a permis de découvrir des entrepreneurs de talent et de nouvelles marques de beauté à essayer 😉

En complément, je vous invite à lire les articles publiés par Laurence Faguer, spécialiste du retail aux US, et des nouvelles tendances digitales, sur son site Customer Insight :

A lire aussi l’interview d’Odile Roujol à l’Atlier-BNP Paribas : Odile Roujol anime une communauté mondiale autour de la Beauty Tech.

Princess Zaza