Jusqu’au 5 mai, le street-artiste français Invader, vous invite à embarquer pour un voyage immersif au cœur de son univers artistique avec Invader Space Station. Cette exposition XXL, couvrant une surface de 3500m2 sur les 9 étages d’un bâtiment emblématique à Paris (les anciens locaux de Libération jusqu’en 2015), propose une rétrospective des créations de cet artiste urbain mondialement célèbre pour ses Space Invaders.

En explorant une centaine d’œuvres comprenant des photos, des vidéos, des objets et des installations – certaines étant inédites -, cette exposition met en lumière la diversité de son travail. Une scénographie sur mesure, conçue par l’artiste lui-même, accompagne cette expérience immersive.

C’est un rendez-vous incontournable pour les amateurs de pop-culture !

Space Invader, icone de l’art à travers le monde….jusque dans l’espace !

À la fin des années 1990, Invader lance son ambitieux projet d’invasion avec ses célèbres Space Invaders. Après une première initiative isolée en 1996 , le top départ de ce projet mondial est véritablement lancé le 15 janvier 1998 lorsqu’il pose un premier Space Invader à Paris, baptisé PA_001 (PA pour Paris), sur un mur du passage de la Main d’Or, dans le XIème arrondissement. Malheureusement, cette œuvre n’est plus visible car depuis elle a été recouverte par un enduit. À ce jour, Invader a disséminé 1500 de ses créations dans Paris, dont la plus récente a été repérée le 25 janvier 2024 sur l’un des grands tubes de ventilation bleus du Centre Pompidou.

Pensez-y lors de votre visite : cette 1500è oeuvre est visible depuis l’exposition en utilisant la lunette astronomique mise à votre disposition sur le parcours. 😉

Cet Artiste Vivant Non Identifié (AVNI) comme il se définit lui-même, envahit régulièrement les villes pour y installer ses oeuvres. En 2020, Marseille a été le théâtre d’une invasion massive orchestrée par l’artiste qui a réussi à poser 80 Invaders en deux mois !

Les Space Invaders kézako ? Ces « envahisseurs de l’espace » sont des oeuvres d’art qui surgissent dans le paysage urbain, réalisées en carreaux de mosaïque de toutes les couleurs et qui prennent la forme de créatures pixelisées en référence au jeu vidéo Space Invaders apparus des années 80 sur l’Atari 2600. C‘est d’ailleurs en hommage à ce jeu vidéo, auquel l’artiste jouait beaucoup dans son enfance, qu’il a choisi ce pseudo Invader. Vous en avez certainement déjà aperçus dans les rues de votre ville, si ce n’est pas le cas, observez bien, vous en trouverez sûrement 😊

Avec son projet Space Invaders, l’artiste veut libérer l’art, faire sortir les oeuvres des musées et autres institutions. En les intégrant ainsi à l’environnement quotidien des gens, il cherche à surprendre, à éveiller la curiosité chez les passants, offrant ainsi une expérience artistique inattendue et accessible à tous.

Depuis ses débuts, Invader a exporté son art dans le monde entier en créant plus de 4000 oeuvres dans plus de 180 villes différentes. Après Paris et Los Angeles, Invader a envahi Londres, New-York, Vienne, Rome, Cancun, Bilbao, New Castle, Tokyo, Hong Kong, Katmandou, Varanasi en Inde, Sao Paulo, Francfort, Rabat, Potosi en Bolivie où il a posé sa 4000è pièce (POTI_01) le 31 décembre 2021 à 4000 mètres d’altitude….. !

Témoin de son temps, il prend à chaque fois deux photos de ses oeuvres : une avec un plan resserré et l’autre avec un plan large qui la montre dans son environnement, comme pour garder en mémoire un instantané de notre société à un moment donné. Cela lui permet de répertorier l’ensemble de ses oeuvres dans une base de données où figurent leur photo, date de naissance et localisation. En allant sur son site, vous trouverez une rubrique dédiée à cette « World Invasion» avec une carte interactive recensant l’emplacement de chacune de ses œuvres.

Le savez-vous ? Vous aussi, vous pouvez participer à la chasse aux Spaces Invaders en téléchargeant l’application mobile Flash Invaders. Son principe est simple : photographiez chaque Space Invader que vous voyez pour gagner un maximum de points. L’application est un vrai succès car elle compte plus de 362 000 utilisateurs et près de 24 millions oeuvres flashées qui défilent en temps réél via un flux live intégré dans l’application. Chaque Invader peut rapporter entre 10 et 100 points. La ville de Paris, qui compte à ce jour 1 500 Invaders, rapporte près de 40 000 points à elle seule. 

Au-delà de l’espace urbain, Invader a repoussé au maximum les limites de son art en installant une de ses oeuvres sous l’eau à Cancun au Mexique (avis aux plongeurs :)) et en envoyant même deux de ses créations dans l’espace. La première fois en 2012 à l’aide d’un ballon gonflé à l’hélium (Space 1), puis en mars 2015, à bord du module Colombus de l’ISS (Station Spatiale Internationale) (Space 2). Vous noterez au passage le joli clin d’oeil au nom de l’exposition Invader Space Station, dont l’acronyme est ISS et à la manière dont la visite a été conçue, sous la forme d’une gigantesque odysée de l’espace.

Le Rubikcubisme

Après avoir étendu son empreinte artistique à travers le monde avec ses Space Invaders, Invader a innové en introduisant une nouvelle dimension à son art. C’est en 2005 qu’Invader commence à utiliser le Rubik’s cube en le détournant de son usage premier de casse-tête pour créer de superbes et surprenants tableaux. C’est en prenant du recul, un peu comme avec les peintres appartenant au pointillisme, ou en regardant les oeuvres à travers l’écran de son téléphone que l’image se révèle ! Il invente même le terme de Rubikcubisme pour parler de cette approche artistique novatrice et particulièrement créative.

En 2022/2023, le MIMA (Millennium Iconoclast Museum of Art) de Bruxelles a d’ailleurs consacré une exposition au Rubikcubisme d’Invader avec plus d’une centaines de pièces mixant des reproductions d’albums de musiques mythiques tel qu’Abbey Road des Beatles, de tableaux classiques tel que le portrait de la Joconde, de personnalités telle que Maryline Monroe ou d’images Panini de joueurs de foot comme Zinedine Zidane, Diego Maradona ou Pelé, des acteurs tels que Clint Eastwood, John Travolta ou Jack Nicholson et d’oeuvres issues de la pop culture. Vous en découvrirez une partie lors de votre visite à Invader Space Station.

Preuve de son succès, l’œuvre Rubik Mona Lisa d’Invader, composée de 330 Rubik’s Cubes a été vendue aux enchères à Paris en 2020 pour un prix de plus de 480 000 euros, soit quatre fois plus que son prix estimé. Avec cette vente, Invader a battu son propre record qui était de près de 223 000 euros pour son œuvre Hong Kong Fou Fou, le roi du Kung Fu vendue en 2015. 

Invader envahit Libération

Le lieu de l’exposition a lui aussi été soigneusement choisi. Il est en totale cohérence avec le parcours de l’artiste et apporte un côté immersif à la visite.

L’exposition est répartie sur les 9 étages d’un ancien garage des années 50, ayant accueilli les bureaux du journal Libération pendant près de 30 ans, de 1987 à 2015. L’aspect un peu délabré du lieu laissé en friche depuis le départ du quotidien évoque parfaitement l’esprit d’exploration urbaine qui caractérise les œuvres d’Invader.

En juin 2011, à l’occasion de la grande exposition parisienne 1000, l’artiste avait déjà investi le lieu en installant au sommet de l’immeuble, sur le toit-terrasse, une immense fresque rouge, noire et blanche qui recréé le logo du journal Libération remplaçant le nom au centre par un gigantesque Space Invader. C’était sa première oeuvre visible depuis le ciel avec Google Earth et même depuis l’espace ! À cette même époque, il avait aussi envahi le numéro papier du journal daté du 11 juin 2011, en substituant tous les « a » des articles par ses Space Invaders !

En sortant, jetez un coup d’œil de l’autre côté de la rue et levez les yeux : vous remarquerez une petite mosaïque reprenant le logo de Libération installée juste au-dessus de la porte d’entrée d’un immeuble. Pensez à flasher 😉

A la fin de la visite, vous trouverez deux distributeurs de stickers à 1€ pour repartir avec un souvenir sympa de cette exposition (prévoyez de la monnaie) ainsi que le numéro de mars de Beaux-Arts Magazine qui consacre sa Une à l’artiste avec un très chouette article très bien illustré.

Merci à mon bien-aimé pour ses photos utilisées pour illustrer l’article et le super moment partagé lors de la visite !

Informations pratiques

Invader Space Station jusqu’au 5 mai 2024, 11 rue Béranger, 75003 Paris
Horaires : de 11h à 19h en semaine, vendredi jusqu’à 21h, de 10h à 20h le week-end

Tarif : 10 euros (Moins de 12 ans : gratuit)

Billetterie de l’événement : “Invader Space Station”

Have fun!

Queen Z