Le musée Moco est un musée indépendant situé à Amsterdam (il y en a aussi un à Barcelone) et installé dans la très jolie villa Alsberg, conçue en 1904 par l’architecte néerlandais Eduard Cuypers, neveu de Pierre Cuypers lui-même à l’origine de la conception de deux lieux emblématiques d’Amsterdam, la gare centrale et le Rijksmuseum.
Vous y trouverez un mélange d’art moderne et contemporain, des reproductions de street art et une partie dédiée aux NFTs. Le musée présente des œuvres iconiques réalisées par des artistes incontournables comme Banksy, Jean-Michel Basquiat, Keith Haring, Damien Hirst, Yayoi Kusama, Beeple…. L’idée est de faire connaître et rendre l’art accessible au grand public et attirer un jeune public.
A noter que vous pouvez prévoir une visite du Rijksmuseum et du musée Van Gogh car ils sont tous à proximité les uns des autres.
Un regard inédit sur la société moderne
Les oeuvres de Banksy ont un impact médiatique très fort car cet artiste de street art connu dans le monde entier travaille sur des sujets socio-politiques, en faisant passer des messages anti-guerre, anti-autorité… A l’image d’autres artistes contemporains dont vous pourrez admirer des oeuvres dans ce musée, il utilise l’humour noir et la satire pour nous interpeller, nous exhorter à remettre en question ce que nous croyons savoir pour au final, nous réveiller et inviter à réfléchir sur la société moderne. L’art devient alors en lui-même un acte politique !
C’est le cas par exemple avec son oeuvre de policiers dont le visage a été remplacé par des smiley souriants à la couleur jaune acide : l’artiste nous invite à regarder une représentation ironique du pouvoir : sans oreilles, comment peuvent-ils entendre les voix de la foule en colère ?
Ci-dessous quelques autres oeuvres exposées qui invitent aussi à la réflexion, comme celle des frères iraniens Icy & Sot, Let her be free (Qu’elle soit libre en français). Après avoir commencé leur art urbain dans leur pays, l’Iran, où être pris en train de faire du street art peut entraîner une accusation de « satanisme », ils résident aujourd’hui aux Etats-Unis où ils peuvent exprimer librement leur art, reflet de leur questionnement sur des sujets sociétaux et humanistes. Ces artistes militent pour la paix, la liberté et le respect des droits humains en maniant l’ironie avec finesse. Leur fresque, réalisée il y a quelques années dans les rues du Queens à New-York lors de l’exposition urbaine Welling Court, représente le portrait d’une jeune femme revêtue d’un hijab composé de centaines d’oiseaux, dont certains en train de s’envoler. Une pièce porteuse d’un message d’espoir dans laquelle on peut voir le visage d’une jeune femme confiante et assez forte pour croire dans un avenir plus libre, dans lequel on pourrait faire ses propres choix en étant moins influencé par des règles religieuses ou le système au global, et même si cela est parfois très effrayant selon le contexte dans le lequel on se trouve.
Les œuvres NFTs à l’honneur
Le musée Moco est l’un des premiers à proposer en Europe un espace d’exposition entièrement consacré au phénomène NFT, cet art numérique basé sur la technologie blockchain : « Le Nouveau FuTure ».
Cet espace a été conçu en collaboration avec Pablo Rodriguez Fraile et Desiree Cassoni, parmi les plus grands collectionneurs d’art blockchain au monde et pionniers dans le domaine, à l’image de 33NFT. Ils ont lancé en 2011 leur RF.C Collection, l’une des plus importantes collections d’art numérique interdisciplinaire au monde et ont prêté quelques unes de leurs oeuvres au musée Moco.
Le savez-vous ? Les jetons non fongibles (NFTs) sont des crypto-actifs qui enregistrent la propriété d’objets numériques grâce à un protocole informatique de chaîne de blocs (blockchain), auquel est rattaché un identifiant numérique, ce qui le rend unique et non fongible. Même si tout le monde peut les voir ou les télécharger, seul l’acheteur peut en revendiquer la propriété.
Vous y découvriez une belle sélection de NFTs artistiques tels qu’Andrés Reisinger, Daniel Arsham, WhIsBe, Mad Dog Jones, Refik Anadol, Trevor Jones, Blake Kathryn, Beeple ou Vexx.
Le savez-vous ? Beeple est à l’origine du mouvement « everydays » dans le graphisme 3D. Il a créé chaque jour, pendant treize ans, une œuvre d’art numérique intitulée Everydays – The First Five Thousand Days (Tous les jours – Les cinq mille premiers jours). Provoquant nos modes de pensée traditionnels avec des visions apocalyptiques, le chef-d’œuvre numérique de Beeple s’est vendu pour plus de 69 millions de dollars, bouleversant ainsi toutes les idées sur l’art.
J’ai beaucoup aimé le côté innovant des œuvres et notamment celle de Refik Anadol, « Hallucinations de machines – Mars » qui illustre un univers métaphysique produit par une Intelligence Artificielle et nous propose un voyage imaginaire et poétique dans la perception de l’espace par une machine. L’algorithme de la machine est basé sur 1,5 millions de souvenirs photographiques d’archives du télescope de la caméra HiRISE qui documente la planète Mars depuis 2006. Sa résolution, jamais atteinte auparavant, fournit des images de dunes, de canyons ou de la surface des régions polaires avec énormément de détails. J’ai adoré la dimension onirique, quasi hypnotique de l’oeuvre !
Ci-dessous, en haut, un aperçu de l’oeuvre de Trevor Jones, The Bitcoin Bull : jouant avec l’image du taureau éponyme de Picasso et l’image de l’artiste, cette oeuvre fragmentée sous la forme d’un puzzle reflète-t’elle le nouveau paysage financier où la crypto-monnaire souhaite se faire une place ? En bas, celle de Daniel Arsham, Eroding and Reforming Venus of Arles : L’érosion de la statue serait-elle à l’image de celle en cours au niveau planétaire ?
En exposant ces œuvres parfois surprenantes, le musée défend des interprétations visionnaires et individuelles de notre monde qui une fois de plus, bousculent le visiteur et l’invitent à se questionner.
Simultanément, le musée Moco a lancé sa propre plateforme NFT, le Mocoverse. Tout le monde peut rejoindre le Discord Mocoverse, où l’on aborde des sujets tels que « Comment faire de l’art NFT ? », « Comment vendre et acheter de l’art NFT ? », et où l’on partage des idées autour de l’art numérique.
Une galerie numérique immersive
La dernière partie du parcours vous emmène dans plusieurs espaces numériques immersifs (et très instagrammables ! ) où vous déambulez au coeur de l’oeuvre jusqu’à en faire partie !
Ci-dessous un exemple de ces espaces avec le Diamond Matrix :
Plus d’informations : Musée Moco
Bonne visite !
Queen Z
À propos
Rêveuse, idéaliste, curieuse et gourmande de la vie en général, j’aime partir à la découverte des nouveaux lieux gourmands et évènements culturels, mais aussi à la rencontre des gens à travers de nombreuses interviews et explorer de nouveaux horizons.
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