Décider de partir et y aller avec tout son cœur, c’est parfois tout ce qu’on a à faire. Un peu comme « Franck » (@_Franck_be_), qui s’est rendu de Waterloo (au sud de Bruxelles) à Varsovie, les 8 et 9 avril derniers, pour apporter des vivres, des vêtements et des effets de première nécessité, aux populations civiles victimes de la guerre en Ukraine. Il a aussi rapatrié une famille ukrainienne, qu’il a ensuite dirigée vers un centre de réfugiés et d’apatrides.

Un voyage solidaire et humaniste, de plus de 20h de route et près de 3000 kilomètres aller/retour en 48 heures, qu’il a courageusement entrepris seul mais porté par l’énergie et le soutien inconditionnel de « compagnons de route », d’autres francs-maçons comme lui, qui ont suivi son périple à distance en échangeant avec lui via Twitter.

Il a gentiment accepté de partager le récit de son aventure exceptionnelle et je l’en remercie. Il me l’a racontée avec beaucoup d’émotion et d’humilité, accompagné sur sa route par l’esprit de la légende du colibri….

« On fait quoi pour l’Ukraine ? »

Quand « Franck » tweete le 3 mars « On fait quoi pour l’Ukraine ? », il n’avait pas forcément déjà en tête de partir et aller sur place pour apporter de l’aide aux populations civiles. Mais son côté disruptif et pragmatique, associé à l’horreur et à la brutalité de la situation, l’ont rapidement poussé à passer à l’action.

Ce n’est pas la première fois qu’il apporte une aide à des populations dans le besoin : en 2015, il avait interpelé le président du Cercle des étudiants de la faculté de droit à l’ULB (Université Libre de Bruxelles), où il avait étudié, pour lui demander de quelle manière on pouvait aider les syriens qui fuyaient la guerre. Pour lui, la réponse était simple : collecter de l’argent pour préparer des repas et les distribuer dans le parc Maximilien à Bruxelles, où s’étaient regroupés de nombreux migrants car le lieu est situé juste à côté du Commissariat Général aux Réfugiés et aux Apatrides. Il y a deux ans, au plus fort de la crise du Covid, il a réalisé une collecte de fonds via Twitter pour soutenir le personnel médical des soins intensifs de l’hôpital de Braine l’Alleud/Waterloo en leur apportant des repas.

Cette fois, dans la foulée de son tweet, il se demande si aller en voiture au plus proche de la frontière ukrainienne pour apporter une aide matérielle et humaine à la population est quelque chose d’envisageable ? Pour lui, ce qui compte et ce qui lui ressemble, c’est être dans l’action, agir sur le terrain de manière concrète. La réponse s’est donc imposée comme une évidence : OUI !

Tout s’organise alors très vite : il a un véhicule, de quoi financer le plein d’essence pour le trajet aller, une petite réserve d’argent personnelle pour payer une partie des frais du voyage et pour le reste, il lance une cagnotte en ligne sur Twitter. Grâce à la générosité des gens, il arrive à boucler le budget pour entreprendre son voyage et acheter des vivres et des vêtements.

Cinq semaines se sont écoulées avant que Franck ne prenne la route mais beaucoup de questions pratiques se sont précisées dans les 48h avant le départ, voire la veille, comme le choix de la ville d’arrivée, l’endroit où se rendre sur place pour déposer les affaires et imaginer comment entrer en contact avec des familles pour en trouver une volontaire au rapatriement.

En route pour l’Ukraine

8 avril 2022- 6h du matin, c’est l’heure du départ. Petite pointe de stress. La seule attente de Franck est de réussir ce voyage, c’est-à-dire, mener à bien cette action de solidarité et de bienveillance envers son prochain. Plus concrètement, ce qui lui tient vraiment à cœur est de décharger les 12 sacs de courses placés dans le coffre de sa voiture et trouver une famille à aider, sans leur forcer la main, pour les sortir de l’horreur de cette guerre.

Sa détermination reste intacte même si son copilote n’a finalement pas pu se joindre à lui. Décaler la date de départ ? Impensable car ces personnes ont un besoin urgent d’aide et la situation peut s’aggraver à tout moment avec le risque de ne plus pouvoir aller aussi loin, par exemple si un missile russe touche le territoire de la Pologne au niveau de la frontière ukrainienne. Et puis pour « Franck », ce n’est pas en soi, un voyage difficile : « Tu prends ta voiture pour aller d’un point A à un point B, de l’argent, tu te reposes de temps en temps sur la route, tu vas à l’hôtel, et le lendemain, tu déposes des affaires, tu récupères des gens et tu rentres. » Par contre, il est bien conscient du contexte : « Il faut quand même un minimum de prudence et de réflexion. Il ne faut pas partir sur un coup de tête, éviter le côté impulsif et garder la tête sur les épaules. Il faut savoir maîtriser la force et la sagesse pour arriver à quelque chose de beau. »

Pour tenir le coup sur la route, il a goûté au café des aires d’autoroute allemandes et aux boissons énergisantes, écouté de la musique et des podcasts, ouvert des espaces de discussion sur Twitter où ses contacts lui ont très gentiment tenu compagnie pour qu’il reste éveillé. Il en a été particulièrement touché et ému. Il tient à remercier les personnes, dont de nombreux francs-maçons qui se reconnaîtront, qui l’ont accompagné tout au long de son trajet aller. Certains d’entre eux sont même restés connectés jusqu’à la fin de son Twitter Space pour s’assurer qu’il ne s’endorme pas au volant et qu’il arrive bien à son hôtel.

Et le danger ? « Franck » me confie qu’il n’a pas fait de mauvaise rencontre ni subi d’avarie grave qui aurait pu compromettre son voyage. Il n’a pas vraiment ressenti de danger, juste une crainte lorsqu’il est entré sur le territoire polonais car il réalise qu’il est dans LE pays limitrophe de la guerre. Il se rappelle avec effroi des trois convois de camions néerlandais qu’il a dépassés et qui transportaient du matériel militaire et des tanks. Pour le reste, lorsqu’il arrive à Varsovie, la ville est calme, ses rues sont quasi désertes, avec de nombreuses enseignes commerciales à l’image d’autres grandes villes.

En parvenant à l’hôtel vers 22h30, et avant de s’accorder enfin un petit moment de répit, il termine sa conversation sur Twitter Space et valide avec d’autres le choix du lieu pour déposer les affaires le lendemain : ce sera la gare de l’ouest de Varsovie. Après avoir donné des nouvelles à son épouse, il s’endort avec la satisfaction d’avoir accompli la première partie de son voyage.

Pas de repos pour les braves, le réveil sonne à 6h, il rassemble ses affaires et se rend directement à la gare. Il explique en anglais à des personnes présentes sur le parking qu’il vient déposer des sacs remplis d’affaires. On l’oriente vers une tente blanche. A l’intérieur, de nombreuses personnes l’air hagard prennent un petit-déjeuner à base de viande et de légumes. Il s’avance et s’adresse à une femme pour savoir où aller précisément. Celle-ci demande à son fils adolescent qui parle bien anglais de le guider jusqu’à un local où il pourra déposer ses sacs.

En traversant le hall de la gare, il est confronté à la triste réalité de ces visages perdus, apeurés, qui attendent dans le froid et ne savent pas trop ce qui va leur arriver. Une fois les affaires déposées, il se met en quête de trouver une famille qui acceptera d’être rapatriée.

Aidé par le jeune adolescent qui est resté à ses côtés, il sort une feuille sur laquelle figure un message imprimé en ukrainien et en polonais pour expliquer qu’il retourne en Belgique et qu’il a de la place pour 3 personnes dans sa voiture.

Au début, aucune réaction, personne ne semble intéressé, beaucoup se méfient, ne sachant pas trop qui est cet inconnu. « Franck » ne désespère pas pour autant. Cela dit, lorsqu’il tombe nez à nez avec un agent de sécurité qui l’a un peu malmené et lui a demandé assez sèchement de quitter la zone, il s’est senti un peu dépité. A ce moment-là, il n’est plus du tout sûr d’arriver à accomplir la deuxième partie de la mission de son voyage.

C’est alors qu’il aperçoit un jeune homme de 25 ans qui tient dans ses bras un bébé de 7 mois. Tout de suite, il lui montre son panneau. L’homme regarde la feuille, lit attentivement le texte, scrute la tête de « Franck » qui semble lui inspirer confiance et là, il lui fait comprendre que « oui, pourquoi pas ? ». En quelques secondes, « Franck » retrouve de l’énergie et de la motivation en se disant qu’il va enfin pouvoir aider une famille et réaliser cette action bienveillante qui lui tient tant à cœur !

Le jeune homme se révèle partant et lui demande, via l’adolescent qui joue les traducteurs, s’il peut le déposer dans une ville allemande dans laquelle résident des amis à lui. « Franck » accepte car cette ville est sur son chemin. Le jeune homme explique alors la situation à sa femme, elle est aussi partante. Dans la foulée, le couple récupère ses quelques affaires contenues dans de petits sacs-à-dos et ils se dirigent ensemble vers la voiture.

A cet instant, « Franck » est submergé par une nouvelle vague d’émotion et a le sentiment d’accomplir quelque chose de bien, d’apporter sa pierre à l’édifice, à l’image du colibri, qui dans la légende, est le seul oiseau à faire des allers retours entre le lac et l’incendie pour éteindre les flammes en portant dans son bec quelques gouttes d’eau.

Une famille sauvée !

9 avril 2022 – vers 7h30, ils prennent la route en direction de l’Allemagne. Le jeune homme et sa famille sont exténués par le trajet de plus de 1000 kilomètres qu’ils ont effectué la veille dans un mini-bus de fortune entre Odessa et Varsovie. Ils sont sidérés quand « Franck » leur explique sa démarche et qu’il leur dit qu’ils n’ont rien à payer. La famille ne comprend pas très bien pourquoi un homme a parcouru autant de kilomètres pour venir chercher une famille qu’il ne connaît pas et la rapatrier en lieu sûr.

Au départ, ne sachant pas forcément s’ils étaient vraiment en sécurité, par gêne ou par rapport au contrecoup de tout ce qu’ils venaient de vivre, ils ne savent pas trop comment se comporter. Il se contentent de boire un thé, sans rien manger. Pendant les 4 premières heures, ils sont perdus, ils ne veulent pas dormir et le jeune homme est constamment sur le qui-vive.

Puis, au fil des kilomètres, la famille se détend, chacun apprend à créer du lien (merci Google translate 😉). « Franck » fait quelques blagues et s’amuse avec le bébé de 7 mois, qu’il surnomme Batman. Une fois rassurée, la famille accepte la situation et laisse « Franck » leur offrir un repas.

C’est en fin d’après-midi qu’ils arrivent à bon port : la famille retrouve ses amis qui ont aussi fui l’Ukraine et elle est prise en charge dans un centre d’accueil de La Croix Rouge. Là, « Franck » réalise qu’il a accompli l’intégralité de la mission qu’il s’était donnée. La joie est immense mais déjà arrive le moment de se dire au revoir.

La séparation a été un peu difficile car il s’est pris d’affection pour cette famille. Pour conserver ce lien si particulier qui s’est créé entre eux, ils s’ajoutent sur Facebook et WhatsApp. Lorsqu’il les quitte, il se sent vidé mais heureux. Ça y est, il l’a fait ! A l’image du colibri qui a apporté sa petite goutte d’eau pour éteindre l’incendie, « Franck » a apporté sa pierre à l’édifice. Dans environ 4h, il sera chez lui et retrouvera sa famille.

Sur la route, ce moment est marqué par un joli coucher de soleil avec une douce lumière qui décline progressivement pour laisser place à la nuit. « Franck » s’offre un burger bien mérité et lance plusieurs Twitter Spaces pour débriefer de son voyage et partager ses premières émotions avec « ses compagnons de voyage ».

Après avoir vécu une expérience aussi extraordinaire, le retour à la vie « normale » a été pour lui un peu violent : « Retrouver mon cadre de vie a été un choc assez important par rapport à la situation de tous ces gens qui fuient la guerre et doivent se reconstruire ailleurs, loin de chez eux. Mais finalement les activités du quotidien ont repris leur cours et nous sommes partis quelques jours en vacances en famille sur la côte belge, tout en gardant le contact quotidien avec la famille ukrainienne qui semble bien s’intégrer. »

Happy End !

Certains pensent qu’ils font un voyage mais finalement c’est le voyage qui nous fait. Chaque instant de quête est une rencontre, avec les autres et avec soi-même. Comme dirait « Franck » : « Le voyage forge un homme, son cœur et son esprit. ».

Il y a des voyages dont on ne revient plus tout à fait le même. Puisse celui de « Franck » nous rappeler ce précepte : “Respecte l’étranger voyageur, aide-le, sa personne est sacrée pour toi. »

Revivez aussi en vidéo cette belle aventure avec l’interview de Franck par Debunk : Le go fast humanitaire et maçonnique pour l’Ukraine.

Princess Zaza

Від Ватерлоо до Варшави переживіть солідарний і гуманістичний епос «Франк»

Іноді все, що вам потрібно зробити, — це вирішити піти й піти всім серцем. Трохи як «Франк» (@_Franck_be_), який 8 і 9 квітня їздив із Ватерлоо (на південь від Брюсселя) до Варшави, щоб привезти їжу, одяг та предмети першої необхідності громадянам, які постраждали від війни в Україні. Він також репатріював українську родину, яку потім направив до центру для біженців та осіб без громадянства.
Солідарна й гуманістична поїздка, більш ніж 20 годин дороги та майже 3000 кілометрів туди й назад за 48 годин, яку він мужньо здійснив сам, але несений енергією та беззастережною підтримкою «попутників», інших масонів, подібних до нього, які йшли за ним. його подорожі на відстані, обмінявшись з ним через Twitter.
Він люб’язно погодився поділитися історією своєї надзвичайної пригоди, і я дякую йому. Він розповів це мені з великим розчуленням і смиренням, супроводжуючись у своїй подорожі духом легенди про колібрі...
«Що ми робимо для України?»
Коли «Франк» 3 березня твітує «Що ми робимо для України? “, він не обов’язково вже мав на думці піти і відправитися туди, щоб надати допомогу цивільному населенню. Але його руйнівна і прагматична сторона, у поєднанні з жахом і жорстокістю ситуації, швидко підштовхнули його до дій.
Це не перший раз, коли він надає допомогу нужденним: у 2015 році він закликав президента гуртка студентів юридичного факультету ULB (Вільний університет Брюсселя), де він навчався, запитати його, як ми могли б допомогти сирійцям, які тікали від війни. Відповідь для нього була проста: збирайте гроші на приготування їжі та розподіляйте їх у парку Максимілієн у Брюсселі, де зібралося багато мігрантів, оскільки це місце розташоване поруч із Генеральним комісаріатом у справах біженців та осіб без громадянства. Два роки тому, у розпал кризи Covid, він збирав кошти через Twitter для підтримки медичного персоналу інтенсивної терапії лікарні Braine l'Alleud/Waterloo, приносячи їм їжу.
Цього разу на хвилі свого твіту він задається питанням, чи можливо поїхати на машині до найближчого до українського кордону, щоб доставити матеріальну та людську допомогу населенню? Для нього важливе і те, що на нього нагадує, — це бути в дії, діяти на землі в конкретний спосіб. Тому відповідь була очевидна: ТАК!
Все організовується дуже швидко: у нього є транспортний засіб, якого вистачить на заправку на виїзд, невеликий резерв особистих грошей на оплату частини витрат на дорогу, а решту він запускає кошеня онлайн у Twitter. Завдяки щедрості людей йому вдається збалансувати бюджет, щоб здійснити поїздку та купити їжу та одяг.
Минуло п’ять тижнів, перш ніж Франк відправився в дорогу, але багато практичних питань було з’ясовано за 48 годин до відправлення або навіть напередодні, наприклад, вибір міста прибуття, місця, куди можна відправитися, щоб залишити речі та уявити як зв'язатися з сім'ями, щоб знайти волонтера для репатріації.
По дорозі в Україну
8 квітня 2022 року – 6 ранку, час вирушати. Трохи натяку на стрес. Єдине сподівання Франка — зробити цю поїздку успішною, тобто здійснити цю акцію солідарності та доброзичливості щодо свого ближнього. Точніше, те, що дійсно близько його серцю, — це розвантажити 12 сумок з покупками, поміщених в багажник його автомобіля, і знайти сім’ю, яка допоможе, не примушуючи їх руки, витягти їх з жаху цієї війни.
Його рішучість залишається незмінною, навіть якщо його другий пілот не зміг приєднатися до нього. Перенести дату відправлення? Неймовірно, тому що ці люди терміново потребують допомоги, і ситуація може погіршитися в будь-який момент з ризиком не зайти так далеко, наприклад, якщо російська ракета потрапить на територію Польщі на рівні українського кордону. І тоді для «Франка» це сама по собі не важка подорож: «Ви берете машину, щоб поїхати з точки А в пункт Б, гроші, ви відпочиваєте час від часу в дорозі, ви їдете в готель, і наступного дня ви кидаєте речі, ви забираєте людей і йдете додому. З іншого боку, він добре знає контекст: «Вам все одно потрібно мінімум обережності та роздумів. Ви не повинні йти з примхи, уникайте імпульсивної сторони і тримайте голову на плечах. Треба вміти володіти силою і мудрістю, щоб досягти чогось прекрасного. »
Щоб продовжити подорож, він куштував каву в районах обслуговування німецьких автомагістралей та енергетичні напої, слухав музику та подкасти, відкривав чати в Twitter, де його контакти дуже люб’язно складали йому компанію, щоб він не спав. Він був особливо зворушений і зворушений. Він хоче подякувати людям, у тому числі багатьом масонам, які впізнають себе, які супроводжували його протягом усього його подорожі. Деякі з них навіть залишалися на зв’язку до кінця його Twitter Space, щоб переконатися, що він не заснув за кермом і що він безпечно прибув до свого готелю.
А небезпека? «Франк» зізнається мені, що він не мав поганої зустрічі і не отримав серйозних пошкоджень, які могли б поставити під загрозу його подорож. Він не відчував жодної небезпеки, лише страх, коли вступив на територію Польщі, бо зрозумів, що перебуває в країні, що межує з війною. З жахом згадує три колони голландських вантажівок, повз яких він перевозив військову техніку та танки. В іншому, коли він приїжджає до Варшави, місто спокійне, його вулиці майже безлюдні, з багатьма комерційними вивісками, як і в інших великих містах.
Прибувши в готель близько 22:30, він закінчує розмову в Twitter Space і перед тим, як нарешті дати собі відпочинок, і перевіряє з іншими, куди здати речі наступного дня: це буде вокзал. із заходу Варшави. Повідомивши дружині новини, він засинає із задоволенням від того, що завершив першу частину своєї подорожі.
Немає відпочинку для сміливих, будильник дзвонить о 6 ранку, він збирає речі і прямує на вокзал. Присутнім на автостоянці він пояснює англійською, що приходить винести сумки, повні речей. Він спрямований до білого намету. Усередині багато людей з виснаженим виглядом снідають з м’яса та овочів. Він крокує вперед і розмовляє з жінкою, щоб дізнатися, куди саме йти. Вона просить свого сина-підлітка, який добре розмовляє англійською, провести його до кімнати, де він зможе залишити свої сумки.
Переходячи через хол вокзалу, він стикається з сумною реальністю цих загублених, переляканих облич, які чекають на морозі й толком не знають, що з ними станеться. Після того, як справи будуть порушені, він збирається знайти сім’ю, яка погодиться на репатріацію.
За допомогою молодого підлітка, який залишився поруч, він дістає аркуш, на якому надруковане повідомлення українською та польською мовами, щоб пояснити, що він повертається до Бельгії і що в його машині є місце для трьох людей.
Спочатку ніякої реакції, нікого не цікавить, багато хто насторожується, не знаючи толком, хто цей незнайомець. Однак «Франк» не впадає у відчай. Тим не менш, коли він зіткнувся віч-на-віч із охоронцем, який трохи роздратував його і досить коротко попросив покинути зону, він відчув трохи роздратування. У цей момент він уже зовсім не впевнений, що зможе виконати другу частину місії своєї подорожі.
Саме тоді він побачив 25-річного юнака, який тримав на руках 7-місячну дитину. Відразу він показує їй свою панель. Чоловік дивиться на аркуш, уважно читає текст, придивляється до керівника «Франка», який ніби вселяє йому довіру і там дає зрозуміти, що «так, чому б і ні? ". За кілька секунд «Франк» відновлює енергію та мотивацію, кажучи собі, що нарешті зможе допомогти сім’ї та здійснити цю доброзичливу дію, яка йому так близька!
Молодий чоловік виявляється, що йде, і запитує його через підлітка, який грає перекладачів, чи може він висадити його в німецькому місті, де живуть його друзі. «Франк» погоджується, тому що це місто вже на шляху. Потім молодий чоловік пояснює ситуацію своїй дружині, вона теж за. У процесі подружжя дістає свої невеликі речі, що містяться в маленьких рюкзаках, і разом прямують до машини.
У цей момент «Франк» охоплений новою хвилею емоцій і відчуває, що зробив щось добре, приніс свій камінь до будівлі, як колібрі, яке в легенді є єдиним птахом, який ходить туди-сюди. між озером і вогнем, щоб погасити полум'я, несучи в дзьобі кілька крапель води.
Сім'я врятована!
9 квітня 2022 року близько 7:30 вирушили до Німеччини. Молодий чоловік та його родина виснажені від подорожі понад 1000 кілометрів, яку пройшли напередодні в імпровізованому мікроавтобусі між Одесою та Варшавою. Вони приголомшені, коли «Франк» пояснює свій підхід до них і каже, що їм нічого платити. Сім’я не зовсім розуміє, чому чоловік проїхав так багато миль, щоб забрати незнайому сім’ю та повернути їх у безпечне місце.
Спочатку, не обов’язково знаючи, чи дійсно вони в безпеці, через збентеження чи у зв’язку з наслідками всього, що вони щойно пережили, вони насправді не знали, як поводитися. Просто п’ють чай, нічого не їдять. Протягом перших 4 годин вони губляться, не хочуть спати і молода людина постійно напоготові.
Потім, подолавши милі, сім’я розслабляється, всі вчаться створювати зв’язки (дякую Google Translate 😉). «Франк» розігрує кілька жартів і розважається з 7-місячним малюком, якого дає прізвисько Бетмен. Після заспокоєння сім’я приймає ситуацію і дозволяє «Франку» запропонувати їм їжу.
Наприкінці дня вони прибувають благополучно: родина знаходить своїх друзів, які також втекли з України, і їх опікують у приймальні, які керує Червоний Хрест. Там «Франк» усвідомлює, що виконав всю свою місію. Радість величезна, але вже настав час попрощатися.
Розставання було трохи важким, тому що він закохався в цю сім'ю. Щоб зберегти цей особливий зв’язок, який був створений між ними, їх додають у Facebook і WhatsApp. Коли він залишає їх, він відчуває себе виснаженим, але щасливим. Ось і все, він це зробив! Як колібрі, що приніс свою маленьку краплю води, щоб загасити вогонь, «Франк» приніс свій камінь до будівлі. Приблизно через 4 години він буде вдома і возз’єднається зі своєю сім’єю.
На дорозі цей момент позначений прекрасним заходом сонця з м’яким світлом, яке поступово зникає, поступаючись місцем ночі. «Франк» пригощає себе заслуженим гамбургером і запускає кілька сторінок у Twitter, щоб розповісти про свою подорож і поділитися своїми першими емоціями зі «своїми супутниками».
Після такого надзвичайного досвіду повернення до «звичайного» життя було для нього дещо насильницьким: «Знайти своє середовище проживання було неабияким шоком у порівнянні з ситуацією, коли всі ці люди тікають з дому, щоб перебудуватися в іншому місці, далеко від дому. Але нарешті повсякденні справи відновилися, і ми поїхали у сімейний відпочинок на кілька днів на бельгійське узбережжя, підтримуючи щоденний контакт з українською родиною, яка, здається, добре інтегрується. »
Щасливий кінець!
Деякі думають, що вони в подорожі, але врешті-решт це подорож робить нас. Кожна мить пошуків – це зустріч з іншими та з самим собою. Як сказав би «Франк»: «Подорожі кують людину, її серце і розум. ".
Є подорожі, з яких ніколи не повертаєшся таким самим. Нехай «Франка» нагадує нам цю заповідь: «Поважай іноземного мандрівника, допоможи йому, його особа для тебе святе».
Також переживіть цю чудову пригоду на відео з інтерв’ю Франка від Debunk: Гуманітарний і масонський ідуть швидко для України.