Il est entré dans le temple des Grands Hommes le jour de ma naissance, un 1er juin. Né en 1802, mort en 1885, il a vu se succéder trois régimes politiques : l’Empire, la Monarchie, la République. Victor Hugo est l’un des plus grands écrivains et poètes romantiques de la littérature française. C’était aussi, un homme politique engagé, très impliqué dans le débat public et profondément attaché à la Liberté.

Jusqu’au 26 septembre, le Panthéon lui consacre une exposition : « Victor Hugo, la Liberté au Panthéon ». Elle retrace les étapes de ses funérailles nationales dans Paris et revient sur la notion de Liberté, à laquelle Victor Hugo était très attaché.

Un évènement historique sans précédent

Le gouvernement de Jules Grévy offrit à Victor Hugo des funérailles nationales : écoles, théâtres et magasins furent fermés pour que tout le monde puisse y assister. Vingt-et-un coups de canons ont été tirés depuis les Invalides pour marquer le début de la cérémonie. La garde républicaine a joué la Marche funèbre de Frédéric Chopin. Les représentants officiels ont prononcé des éloges funèbres en saluant la grandeur et le génie de Victor Hugo.

De l’Arc de triomphe, où eu lieu la veillée funèbre en présence de 12 poètes, jusqu’au Panthéon, ce sont près de deux millions de personnes qui ont suivi le cercueil ! Le corbillard mit plusieurs heures pour descendre les Champs-Élysées jusqu’à la Concorde, traverser la Seine puis emprunter le boulevard Saint-Germain avant de rejoindre le Panthéon.

Au-delà de l’immense mobilisation populaire pour rendre hommage à ce Grand Homme, l’évènement bénéficia d’une couverture médiatique inédite. De La Dépêche à Le cri du peuple, en passant par le Figaro ou La Paix, l’évènement a fait la Une.

L’exposition rassemble de nombreuses archives, journaux, photographies, peintures, dessins, objets-souvenirs, issus des collections de la Maison de Victor Hugo, qui permettent de revivre cet évènement historique d’une ampleur sans précédent.

Ces funérailles dignes d’un chef d’État représentaient aussi un enjeu politique fort pour la récente IIIème République qui avait besoin d’affirmer son ancrage dans la laïcité et les valeurs républicaines.

C’est à partir de l’entrée de Victor Hugo au Panthéon que l’église Sainte-Geneviève devient de manière définitive, un temple républicain laïc, dédiés aux « Grands Hommes qui ont mérité la reconnaissance nationale.

Le saviez-vous ? Les deux chevaux qui tiraient le corbillard de Victor Hugo se prénommaient Fanfare et Floretta. Et le cocher, Provost, avait déjà conduit au cimetière Louis Blanc, Léon Gambetta et Jules Vallès.

Un homme politique engagé, attaché à la Liberté

Dans une deuxième partie, l’exposition revient sur les raisons de cette panthéonisation et montre la manière dont la Liberté a inspiré Victor Hugo aussi bien dans sa création littéraire que dans ses convictions politiques.

On le sait moins mais Victor Hugo était aussi un homme politique particulièrement engagé et éloquent. De retour d’exil (cet exil volontaire avait suivi le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851), il devient député de Paris en 1871 puis sénateur de la Seine en 1876.

Leader de la gauche radicale, il incarnait les valeurs de liberté et de laïcité revendiquées par la IIIème République. Il a consacré une grande partie de son œuvre et de sa vie à la conquête et à la défense de la Liberté, symbole républicain par excellence.

Vous avez peut-être entendu parler de son discours d’ouverture au Congrès de la Paix en 1849, lorsque qu’il appelle de ses vœux à la création des « États-Unis d’Europe », ou encore de son combat acharné pour l’abolition de la peine de mort (je vous invite à lire Le Dernier Jour d’un condamné, publié en 1829).

Victor Hugo a lutté toute sa vie sans relâche contre toute forme d’oppression : contre la censure, contre la misère,  pour la liberté de la presse, pour les droits des femmes et des enfants. La publication et le large succès des Misérables en 1862 fit de lui le défenseur du peuple. Il a aussi combattu, avec succès, pour l’amnistie des Communards : en 1880, les prisonniers politiques sont libérés de Nouvelle-Calédonie.

Le saviez-vous ? Malgré les rumeurs et même s’il était animé des mêmes valeurs humanistes que défend la franc-maçonnerie, Victor Hugo n’était pas franc-maçon (son père le Général Léopold Hugo l’était). En lisant « La franc-maçonnerie pour les nuls », j’ai appris qu’on appelle parfois « maçons sans tablier » ces personnages illustres dont certaines loges portent le nom, en hommage à leur action ou leurs vertus morales.

Pour compléter la visite de l’exposition, vous pouvez télécharger l’application gratuite « Chez Victor Hugo ». Elle propose une balade géolocalisée dans Paris en suivant le parcours des funérailles de l’écrivain avec des contenus vidéo pour l’enrichir.

Informations pratiques :

Victor Hugo, la Liberté au Panthéon, Place du Panthéon, 75005 Paris.

Tarifs : droit d’entrée du monument, soit 11,50€ pour un adulte
Dates : jusqu’au 26 septembre 2021
Horaires :  10h00 – 18h30 / dernière entrée à 17h45

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