J’ai eu le plaisir d’assister à la Première du ballet-opéra  « Roméo et Juliette » conçu par la chorégraphe allemande Sasha Waltz, sur une partition de Berlioz. Cette version moderne de la célèbre légende des amants de Vérone réunit jusqu’au 4 mai sur la scène de l’Opéra Bastille, danseurs, chanteurs et chœurs du Ballet de l’Opéra de Paris.

Le spectacle est un véritable moment de grâce et d’émerveillement. On en ressort l’esprit apaisé et le coeur léger par tant de douceur et de délicatesse, au-delà du caractère dramatique inhérent à cette histoire d’amour tragique et intemporelle de William Shakespeare.

(c) ONP

Le maître mot de ce ballet est la simplicité ! On est loin de la chorégraphie de Rudolf Noureev sur la musique de Prokofiev qui suit davantage l’œuvre de Shakespeare : Waltz suggère, Noureev raconte.

« Mon théâtre n’est pas narratif, mais émotionnel et abstrait. » Sasha Waltz

La chorégraphe a choisi d’utiliser des décors particulièrement épurés (l’unique décor est une plateforme blanche modulable) et des costumes à la sobriété totalement assumée.

« C’est un décor vivant qui fonctionne en lui-même comme une performance. Par ses différents niveaux, ses angles et ses ruptures, il laisse affleurer comme un danger, danger auquel les danseurs se confrontent dans leurs déplacements et qui renvoie symboliquement aux « dangers » de l’amour. » Sasha Waltz

Cette mise en scène minimaliste permet de sublimer le couple d’amants avec une réélle intensité et de les placer au centre de toutes les attentions.

« Dans son travail sur les costumes, Bernd Skodzig a transcrit l’idée d’opposition entre les familles tout à la fois dans les formes, les matières et les couleurs. Il a tenté de leur donner une dimension intemporelle et universelle, présentant chaque famille comme un monde en soi, fondé sous un système esthétique propre.

Ainsi, par certains détails, les formes rappellent l’esprit de la Renaissance, mais aussi les cultures indiennes et asiatiques. Les couleurs varient du noir au blanc, passant par différentes nuances de gris et de grège. Les matières jouent tantôt sur la douceur et la fluidité tantôt sur l’épaisseur et la raideur.

On peut presque y lire les émotions contenues dans l’œuvre. «  Sasha Waltz

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Résultat…on ne voit qu’eux ! Les jeunes amants rayonnent dans toute leur émotion et leur splendeur, notamment dans les magnifiques pas de deux qu’ils exécutent sans chausson ni artifice. On ne peut être que touché par tant de pureté.

Vous aussi, allez découvrir cette version moderne de « Roméo et Juliette » à l’Opéra Bastille et offrez-vous une soirée toute en élégance et finesse, ombre et lumière, teintée d’un romantisme contemporain.

Informations pratiques :

Roméo et Juliette, jusqu’au 4 mai
Opéra Bastille
67 rue de Lyon
75012 Paris 12
Tarifs : de 15 à 150€
Durée : 1h45 sans entracte
Réservations : 08 92 89 90 90

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