© Guillaume Kechmanian

Partez à la rencontre de l’Histoire et de la culture arménienne avec Un Siècle Après, le nouveau spectacle de l’ensemble Araxe Sassoun qui se produira le 13 mai à 20h30 au Casino de Paris.

Ce spectacle d’1h40 pour tous les publics, met à l’honneur la danse et la musique traditionnelles arméniennes, portées par des chorégraphies et une mise en scène étonnantes.

Avec ce spectacle, l’ambition d’Araxe Sassoun est d’amener le spectateur à la rencontre de la culture arménienne à travers 21 tableaux dansés, joués, chantés par près de 80 artistes sur scène (une voix de Soprano à vous couper le souffle, des percussions endiablées d’Orient, l’immense Aram Khatchadourian et sa danse du sabre….).

Les fils et filles de rescapés du premier génocide du 20ème siècle partagent leurs émotions avec talent, sincérité et générosité ! Un hymne à la vie et un message d’espoir en réponse à cette vaste question existentielle : qui sont les arméniens 100 ans après ?

Les 2 premiers spectacles de l’ensemble Araxe Sassoun, Vanouch Légende d’Arménie et Ararat mon Amour, ont été vus par plus de 20 000 spectateurs en France et dans le monde entier.

Pour aller plus loin, je suis partie à la rencontre de Pascal Chamassian,  Directeur Artistique de l’ensemble Araxe Sassoun :

Comment s’est formée la troupe Araxe Sassoun ?
PC : La troupe de danse Araxe est née en 1958 à Marseille et l’orchestre Sassoun en 1962. Ils ont été créés  au sein de l’association Jeunesse Arménienne de France. Inséparables, ils forment depuis un seul et même ensemble Araxe-Sassoun, dont la particularité est de proposer de la danse sur de la musique « live ».

La volonté des fondateurs de l’époque était de préserver et développer la culture arménienne en France.

Depuis 2001, j’assure la direction artistique de l’ensemble et avec mes 2 compères,  Michael Vemian à la musique  et Marion Chamassian à la danse, nous avons souhaité donner une nouvelle  impulsion plus « moderne » à Araxe Sassoun, sans trahir l’authenticité de la culture arménienne. A l’instar de ce qui s’est passé pour les spectacles irlandais, celtes ou géorgiens au début des années 2000.

En 16 ans, nous avons créé 3 spectacles très différents, alliant originalité, modernité et tradition. L’ensemble Araxe Sassoun est du coup, régulièrement sur les routes et sur les scènes de France et d’Europe, jouant son rôle d’ambassadeur de la culture arménienne.

Pourquoi avoir intitulé le spectacle « Un Siècle Après » ?
PC : Notre dernier opus a été pensé et écrit à l’occasion du centenaire du génocide des arméniens en 2015. C’est cette idée qui nous a guidé dans la création. Nous avons essayé de répondre à la question « Qui sommes-nous Un Siècle Après ? »

La tentative du bourreau était d’éradiquer un peuple, de l’éliminer. 1,5 millions de victimes, un exode massif, la création d’une diaspora forcée, et 100 ans plus tard, que sont devenus les descendants des rescapés ?

À cette question complexe,  nous apportons notre vision par la culture, par la vie, par l’expression artistique. 100 preuves de vie sur scène pendant près de 2 heures, 100 visages expressifs, 100 cœurs vibrant d’énergie apportent une formidable réponse.

« Un Siècle Après » est donc ce titre indélébile qui s’est imposé à nous. Ce qui confère à ce spectacle un caractère intemporel et finalement une marque dans le temps.

En quoi ce nouveau spectacle est différent des 2 premiers ? quelle est sa spécificité ?
PC : Avant de parler des différences, je voudrais rappeler un point commun.

Les 2 précédents spectacles Vanouch Légende d’Arménie, et Ararat Mon Amour répondaient à la même exigence que celui-là. Surprendre par une mise en scène originale, jouer avec les émotions, moderniser le propos. Tout en s’appuyant sur nos fondamentaux.

La différence ici, est qu’on pousse encore plus loin dans cette direction.

La mise à nu et la prise de risque sont  encore plus grandes. Nous avons eu l’audace avec Marion et Michael de créer musiques et chorégraphies. De ne pas seulement s’appuyer sur des standards ou des créations que nous offrent les grands chorégraphes et musiciens d’Arménie.

Ce grand saut dans le vide était l’occasion pour nous de nous libérer de nos chaines. D’aller au bout de nos choix, quitte à  choquer. Accepter l’idée que notre identité a muté en diaspora, que nous sommes traversés par de multiples influences, et oser le retranscrire sur scène. Marier le tango de Piazzola, avec le Temps de Léo Ferré, la danse du sabre de Khatchadourian, une voix sacrée de Soprano, et des percus détonnantes, est un choix audacieux mais dangereux.

Nous l’avons fait, et laissons le spectateur fabriquer son opinion, ou pas.

Pour nous l’important est ailleurs, il s’agit de donner du bonheur à travers notre esthétique et nos choix, interpeller le spectateur, éveiller tous ses sens,  tout en  affirmant  par notre seule présence qu’ « Un Siècle Après » est une manifestation de la Vie.

Quels sont les projets de la troupe après sa tournée dans toute la France ?
PC :  J’avoue que nous sommes au cœur de ce projet enivrant et dont on ne sait pas où il peut nous mener. Les étapes s’enchainent et c’est donc difficile de me projeter à l’instant. J’aimerais qu’on savoure ce que nous vivons.

Multiplier les grandes scènes françaises comme le Casino de Paris, est une formidable expérience pour nous. Bien sûr que nous avons aussi des envies d’ailleurs, d’aller présenter « Un Siècle Après » à l’étranger, car nous sommes convaincus que ce spectacle parle à tous les publics, et qu’il est universel.

Quant à ce qui suivra, je suis incapable de le dire actuellement.

Le lieu ultime où vous aimeriez vous produire ?
PC : J’aurais pu vous répondre l’Opéra de Erevan comme ce fut le cas pour nos 2 précédents spectacles tant ce lieu est magique et représente une forme de graal artistique et émotionnel  pour nous.

Mais au vu de la thématique du spectacle,  ce serait plutôt dans une très grande salle d’Istambul. Pour des raisons que vous pouvez facilement imaginer…Dans ce pays dont le gouvernement continue à nier farouchement la réalité du génocide des arméniens, aller au contact du peuple turc, des jeunes, des démocrates et démontrer par ce spectacle que la vie continue, que la culture peut  être porteuse d’espoir, de paix et d’avenir.

Mais je concède qu’il s’agit là d’un vœu pieux…pour l’instant.

Infos : unsiecleapres.com

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