Simon_Dubreuil

Je suis ravie d’accueillir dans ce nouveau numéro un collègue que j’apprécie particulièrement et qui m’a permis de redécouvrir l’univers du jeu vidéo : Simon Dubreuil, @dataichi, responsable des partenariats jeux vidéo chez Orange France.

D’où vient ton pseudo « @dataichi » ?

SD : Comme pour beaucoup de pseudos j’imagine, l’histoire est ancienne et pas forcément super passionnante. Data comme données, ichi comme 1 en japonais. Data, 01, hop, Dataichi.

Peux tu nous raconter d’où vient ton intérêt pour le jeu vidéo et quelle place occupe t’il dans ta vie ?

SD : C’est mon travail sous une forme ou une autre depuis bientôt 14 ans. Ce qui m’intéresse aujourd’hui dans ce media, c’est la façon dont il se développe, arrive à maturité, et vient prendre sa place auprès des autres produits culturels/entertainment. Comme pour la musique et le cinéma qui sont les précédentes générations du divertissement, des genres très distincts se sont créés. Les amateurs de LoL n’ont pas toujours quelque chose en commun avec les fans de Farming Simulator, mais tous aiment le jeu. Et il y a l’émergence d’une production indépendante, qui existe aussi en cinéma et en musique, qui constitue un laboratoire et une réserve de talents et d’idées que ne manqueront pas de recycler les locomotives du marché.

image

Ce qui m’intéresse, c’est aussi ce terrain d’expression propice à la création, à l’imagination et au partage, très loin de l’image que les médias traditionnels essaient de relayer. Ils le font parce qu’ils sont en concurrence avec le jeu vidéo. Mais le match est déjà perdu.

Je joue presque tous les jours d’une façon ou d’une autre, sur PC, Mac, Androïd, iPad, et PS3, peu importe le support, les guerres de clocher ne m’intéressent pas, c’est le jeu qui compte. Aujourd’hui je lorgne un peu du côté du jeu indé (terme qui veut un peu tout dire en ce moment) parce qu’il offre une alternative dans le gameplay aux grosses machines standardisées qui sont les plus visibles sur le marché. J’aime aussi le côté « artisanat » de certaines productions et la fraîcheur qu’elles arrivent à apporter avec des moyens dérisoires. Mais ça ne m’empêchera pas de répondre présent aux prochains Naughty Dog pour ne citer qu’eux.

image

 Te souviens-tu de tes premières sensations de gamer ?

SD : Pour moi le jeu vidéo c’est tout d’abord une histoire de frustration. J’ai passé pas mal de temps sur mon Amstrad CPC 6128 mais la génération de jeux qui a suivi n’avait rien à voir. Gamin, je jouais chez mes amis. L’un d’entre eux avait un PC sur lequel on entrait des codes de Sim City 2000 (’93, dispo en abandonware) pour le démarrer, d’autres avaient des Tomb Raider sur Playstation ou des Mario sur SuperNES et N64… C’était toujours entre amis, chez eux, et donc associé à une notion de rareté pour moi. Et puis il y avait les magazines de jeu vidéo avec ces images qui nous transportaient dans des univers que le cinéma mettrait encore de nombreuses années à effleurer. Même si au final il s’agissait de cinématique et que le jeu restait moche.

image

 Quel est ton meilleur souvenir de jeu vidéo ?

SD : Ma première console, je l’ai eue quand j’ai été en mesure de quitter la maison des parents. C’était une Dreamcast, avec ses pads monstrueux, son bruit de char d’assaut, et ses jeux qu’on avait jamais vus avant. Je pense que c’est avec Shenmue que j’ai vécu ma première expérience d’immersion totale dans un jeu riche et vivant. J’avais l’impression que l’univers existait sans moi une fois la console éteinte. Nomad Soul aussi m’avait marqué dans la même catégorie.

image

Mais plus récemment, ce sont les titres de That Game Company qui ont relancé mon intérêt pour le jeu. Avec ce cahier des charges atypique, et cette expérience inédite, le joueur est transporté dans une œuvre d’art contemporain interactive où la finalité n’est pas de détruire. Dernièrement j’ai aussi passé d’excellents moments sur The Last of Us, Fez et Brothers : a tale of two sons.

image

Quelles sont tes sources d’information pour être incollable sur l’actu du jeu vidéo ? (sites internet, comptes twitter, magazines….)

 SD : J’avoue que je ne cherche pas à être incollable. Il y a énormément de sujets passionnants en dehors des jeux vidéo, nous sommes parfois noyés sous des volumes considérables d’information, et il faut faire des choix. Et puis l’info est souvent liée à la nouveauté dont je ne souhaite pas subir la tyrannie. Je suis plus intéressé par les jeux qui sont jouables en ce moment même s’ils ont 10 ou 15 ans, (je me suis fait Beyond Good & Evil le mois dernier) que par les jeux qui sortiront peut-être cette année. Comme en cinéma ou en musique en fait.

image

Mais comme je ne vis pas non plus dans une grotte et que j’ai besoin d’être up to date, je suis diverses publications dont The Verge pour la hightech, les éditeurs pour les jeux, Nesblog pour m’amuser. Je suis aussi les actus sur Jeuxvidéo.com qui était ma bible quand j’ai commencé à travailler, et Gamekult que j’ai vu naître et qui apportait un vent de fraicheur à l’époque.

Et puis surtout j’échange avec les autres, ils ont toujours quelque chose à m’apprendre.

Quel personnage de jeu vidéo voudrais tu incarner et pourquoi ? 

 SD : Bonne question… Les personnages de jeux vidéo classiques vivent quand même des expériences stressantes, j’aime autant être à l’abri derrière mon écran.

Je crois que je choisirais les pétales de fleurs portées par le vent de Flower. Parce que voler, c’est cool. Et puis les fleurs, c’est joli. 🙂

 image

Jeux Vidéo Magazine en partenariat avec et Orange et La Cité des Sciences, proposent les MasterClass qui sont à chaque fois un franc succès ! Peux tu nous en dire plus sur la logique et l’ambition d’Orange dans ce partenariat ? 

 SD : Ce partenariat c’est d’abord une belle rencontre avec la team de Jeux Vidéo Magazine. Une super équipe de passionnés, habitée par leurs projets, avec une énergie positive contagieuse. Les MasterClass se déroulent à la Cité des Sciences, un lieu de savoir, familial, idéal pour des rencontres culturelles. Car c’est de cela dont il est question : de partage, d’expériences, de création.

L’ambition d’Orange est tout simplement d’offrir une caisse de résonance à toutes ces valeurs positives présentes dans le monde du jeu vidéo et dont on ne parle pas assez.

Orange fait partie de l’univers du jeu. Grâce à son réseau qui rend possible les parties en ligne, grâce au passé de Goa et DAOC, grâce aussi à ses services de jeu mobile et de cloud gaming. Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant que le game on demand devienne un service mûr, mais le temps joue pour nous. La France est à la pointe sur le sujet au niveau mondial et Orange jouera son rôle.

Au cours des MasterClass précédentes (David Cage, Christophe Balestra, Jean Guesdon, Michel Ancel) j’ai toujours été impressionné de voir à quel point le public était captivé. Tous ces créatifs racontent leur parcours de façon passionnante, avec souvent des formules que tout le monde peut appliquer à son quotidien. Ils rappellent l’importance de construire des projets, du travail d’équipe et de la mise en commun des talents, des phases de doutes, de remises en question, d’échecs et de réussites. C’est inspirant, et ça mérite une tribune, surtout en temps de crise.

Et puis ça permet de croiser le chemin du papa de Rayman 😉

Quel serait le partenariat en matière de jeux vidéo que tu rêverais de conclure ?

SD : Toutes les actions positives, qui encouragent la création et qui permettent de voir le jeu vidéo autrement sont intéressantes. Au final j’adorerais pouvoir créer un tremplin comme il en existe en musique, qui permettrait à des jeunes créateurs de vivre une première expérience valorisable par la suite.

image

Sur quelles plateformes digitales peut on te retrouver ? 

SD : Je suis sur le PSN sous le nom de Dataichi, ainsi que sur Linkedin, Twitter, Flickr, 500px, Instagram

Un dernier mot pour les lecteurs ?

 SD : N’hésitez pas à me contacter, le plus beau dans nos métiers, ce sont les rencontres.

 image

Merci Simon pour ton témoignage et rendez-vous mardi pour la Masterclass Peter Molyneux avec Jeux Vidéo Magazine à La Cité des Sciences. A suivre via #mcjvm.

Let’s play,

Princess Zaza